Les Indiens qui s'habillent en femmes seront incarcérés et fouettés en public et attachés sur la place du marché pendant trois heures.
(L'évangélisation des Indiens du Mexique. Eric Roulet. Presses Universitaires de Rennes 2008)


Les quelques références éparses relatives au caractère des chamanes les décrivent comme des hommes particulièrement talentueux et intelligents ; seules quelques rares allusions pourraient inciter à les considérer comme des personnes névrosées. Mais (…) les chamanes Araucan font exception : pendant les XVIIème et XVIIIème siècles, ils étaient généralement recrutés parmi les berdaches [chamanes travestis rituels – le plus souvent des hommes travestis en femmes] et les personnes affligées de désordres mentaux ou nerveux. Tout garçon qui paraissait délicat ou efféminé était habillé comme une fille et, dès son plus jeune âge, il était préparé à sa future profession.
(Ecrits d'Amazonie. Alfred Métraux. CNRS Editions 2013)


Une coutume particulière, voulant qu'un homme embrasse ou suce le sein d'un autre homme en signe d'allégeance, est mentionnée (...). Cette conduite a conduit certains historiens à supposer que, dans une communauté d'hommes, une réalité rituelle était créée dans laquelle le chef était symboliquement considéré (comme) une figure maternelle et les femmes étaient rendues obsolètes.
(L'archéologie et la mythologie celtique. John Waddell. Sidestone 2022)


La distorsion de ses facultés visuelles n'est pas le symptôme d'une ivresse due au vin: c'est le fait d'avoir revêtu un costume féminin qui le plonge dans cet état.
(Au plaisir des dieux. Adeline Grand Clément. Anacharsis 2023)


Alors, il cuisinait lui-même. Aucune femme n'aurait accepté de devenir l'épouse d'un homme pane.
... personne ne le prend très au sérieux. (...) Les hommes le méprisent un peu, les femmes rient sous cape (...). Les enfants (...) lui font des farces, sont insolents, refusent de lui obéir.
... Chachubutawachugi est invisible. Pourquoi? Parce qu'il ne demeure nulle part: ni chez les hommes (...), ni chez les femmes (...). Quand on a un panier, c'est qu'on est une kuja. Il ne veut pas, et ça met du désordre dans le groupe, ça jette le trouble dans les idées des gens, dans l'esprit même de l'homme. Aussi est-il si nerveux parfois, si mal à l'aise. Il n'a pas choisi la position la plus confortable, il dérange.
(Chronique des Indiens Guayaki. Pierre Clastres. Plon 1972)


"Viraj" est le premier-né du dieu Brahma ayant divisé son corps en part féminine et masculine. (...) Le feu est Viraj (...), mais [il] est aussi un principe féminin, actif et lumineux et comme tel, il est ici placé dans l'intelligence d'éveil des hommes de connaissance.
(Les Upanisad. Alyette Degrâces. Fayard 2014)


Keçal porte sur la tête une calotte blanche qui le fait paraître chauve, alors que ses cheveux tombent tout autour. Il maquille son visage en se féminisant : il allonge avec du noir ses sourcils, se met du rouge aux lèvres et aux pommettes.
(Le matin des dieux. Salvatore D’Onofrio. Editions Mimésis 2018)


… tous les initiés à Mawu, à Dan ou à d’autres vaudous, quel que soit leur sexe, sont ses « épouses ».
(Corps des dieux. SSLD Malamoud/Vernant. Gallimard 1986)