… il incarne la perfection de l'être humain dans sa totalité, puisqu'il est à la fois pleinement homme et pleinement femme.
(Musiques et danses dans l'Antiquité. Marie-Hélène Delavaud-Roux. Presses Universitaires de Rennes)
Dans le miroir, je fais face à une étrange chimère: adulte-enfant, et homme-femme, heureux-malheureux dans sa seule certitude: sa solitude.
(Solénoïde. Mircea Cartarescu. Noir sur Blanc 2019)
« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car vous êtes tous un en Jésus-Christ. » (Epître aux Galates)
(Conversation avec un métis de la Nouvelle Espagne. Serge Cruzinski. Fayard 2021)
Au sommet de la hiérarchie divine et à l'origine des choses, la théologie mithriaque, héritière de celle des mages zervanistes (...), plaçait le Temps infini (Zervan akarana) (...) il était regardé comme ineffable, comme sans nom aussi bien que sans sexe et sans passions.
(Les Mystères de Mithra. Franz Cumont. WW 2023)
La femme, au sens caché de la Bible, c'est le principe femelle vivant en tout homme, au même titre que le principe mâle, et cherchant à s'équilibrer avec lui, c'est la foi s'opposant à l'intelligence et s'obligeant à grandir avec elle. (Il est dit du premier Adam : Dieu le fit mâle et femelle.) Toute l'histoire de l'homme extérieur est dans la conquête de cet équilibre entre les deux principes qui, d'ailleurs, se fortifient d'eux-mêmes en s'opposant, et exigent de l'homme toujours plus de puissance, de jouissance et enfin d'intelligence avant de le transformer en fils de Dieu. Voici les trois faims essentielles réhabilitées dans la vocation agonistique de l'homme. Dieu ne se contente plus de la foi ardente mais peu éclairée des premiers âges, que l'intelligence n'avait pas encore déchirée, fécondée comme un sexe de femme. Les fruits de cette dualité sont lucifériens, c'est entendu, mais qui voudrait renoncer à cette vocation, retrouver l'état amorphe de l'androgyne initial?
(R. Abellio, Heureux les pacifiques,1946, pp. 374-375)
Les églises devant lesquelles les Vattienti se flagellent sont perçues comme autant de sépulcres du Christ mort, dont le corps déposé est entouré de ces cultures féminines éphémères que sont les laureddi. (…) nous sommes ici en présence d’une inversion symbolique des rôles des deux sexes, qui fait que des hommes saignent volontairement une fois par an (…) alors que les femmes reproduisent, au même moment et de manière sui generis, des cultures normalement réservées aux hommes et d’où dépend la continuité de la vie pour toute la communauté.
(Le matin des dieux. Salvatore D’Onofrio. Editions Mimésis 2018)
Le dieu primordial est bisexué, ainsi Atoum a-t-il clairement un aspect androgyne. (…) « Amon, père et mère des dieux et des déesses »…
L’horizon (akhet) dénote vraisemblablement le moment de rupture où le point bascule, « où l’unité primordiale se transforme en multiplicité (…) de même que la réalité considérée du point de vue de l’unité, Atoum, contient sa propre masculinité aussi bien que sa propre féminité, l’énergie vue sous l’angle de l’unité, à savoir akh, comporte aussi son aspect féminin. » (G. Englund)
(Le papyrus des sept propos de Mehet Ouret. Yvan Koening. Institut français d’archéologie orientale 2024)
Ni vierges ni mères, ni femmes ni hommes, les Vestales tombent entre les diverses catégories de la sexualité, et c’est ce statut interstitiel qui les marque comme autres, comme sacrées.
(Corps des dieux. SSLD Malamoud/Vernant. Gallimard 1986)