... des "kinno", sorte d'hommes primitifs qui se transforment en humains véritables quand ils acquièrent chants, danses, tissage et agriculture. (...) des sortes d'hommes-fourmis perdent la capacité de voler et deviennent des humains véritables.
(La caverne originelle. Jean-Loïc le Quellec. La Découverte 2022)
"Le pagne est serré pour qu'on ne voit pas le sexe de la femme. Mais il donne à tous l'envie de voir ce qui est dessous. C'est à cause de la parole que le Nommo a mise dans le tissu. Cette parole est le secret de chaque femme et c'est cela qui attire l'homme. (...) Etre nu, c'est être sans parole."
(Dieu d'eau. Marcel Griaule. Fayard 1966)
... il composait avec grand soin ces faisceaux de cordelettes dont les brins, partant d'un nouet unique, s'écartent en longueurs diverses interrompues de noeuds réguliers. (...) Cette tresse, on la nommait "Origine-du-Verbe", car elle semblait faire naître les paroles. (...) les Dires consacrés se suivaient à la longue d'eux-mêmes, dans sa bouche, comme se suivent l'un l'autre en files continues les feuillages tressés qu'on lance à la dérive, et qu'on ramène, à pleines brasses, chargés de poissons miroitants.
(Les Immémoriaux. Victor Segalen. Points 1907)
... les tabous [se rattachant à l'ensevelissement des morts]: (...) les femmes ne doivent pas coudre…
(Les derniers rois de Thulé. Jean Malaurie. Plon 1989)
Celui-là sait tendre (la fibre), (il sait) tisser,
il dira ce qui est à dire selon la juste norme…
C'est un mâle qui tisse, qui tire le fil,
un mâle qui a porté le tissu jusqu'au firmament.
(Hymnes spéculatifs du Véda. Louis Renou. Gallimard 1956)
... il faut donc qu'ils aient des fils qualifiés pour exécuter les rites funéraires qui seuls rendent possible la transformation des défunts en ancêtres. C'est de cette machinerie que Yama a la charge: les descendants sont un "tissu qui se tisse sur le métier tendu par Yama".
(Le jumeau solaire. Charles Malamoud. Seuil 2002)
« Quand les sabzeh commençaient à grandir, elle les liait avec un ruban coloré. »
Ce dernier sabzeh est le plus difficile à réaliser car il s’agit d’obtenir le simulacre d’une plante (d’un cyprès notamment) en faisant germer les graines sur un collant tendu sur une petite jarre de terre cuite…
Selon les Zoroastriens, le geste de délier le kosti et de le remettre autour des flancs sert à distinguer la partie supérieure du corps, siège des sentiments, de la partie inférieur[e] vouée à la reproduction.
« Le matin du 15 août, su nennere était mudau, orné, la tête des céréales était attachée avec un précieux ruban de brocart et le vase qui les contenait était recouvert d’un papier coloré ou bien enveloppé d’une bande de tissus précieux. » (Dolores Turchi 1992)
« L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même. » (Seattle, chef des tribus Suquamish et Duwamish, 1854)
(Le matin des dieux. Salvatore D’Onofrio. Editions Mimésis 2018)
… survint la femme du prêtre qui, dansant avec frénésie, se dirigea vers le corps. Elle tenait entre ses lèvres une petite tresse d’herbes que, pendant les quarante-trois jours de deuil, elle ne retirerait de sa bouche que pour se nourrir – cette tresse apportant, tout à la fois, la garantie de son silence et la preuve de son chagrin.
(La danse de l’araignée. Alexander Alland. France Loisirs 1984)
Les « tjimbarkna » sont des démons femelles (…) vécus dans la nuit : elles emprisonnent l’âme de la victime avec un fil, puis elles s’éloignent. L’homme dont l’âme est ainsi prise tombe malade et maigrit à vue d’œil. La nuit suivante, les tjimbarkna reviennent et tirent légèrement sur le fil : alors le malade se lève et peut marcher un peu. Mais la troisième nuit, elles tirent le fil brusquement et la victime meurt.
(Le monde magique. Ernesto De Martino. Bartillat 2022)
« Je suis celle qui t’a créé, je suis celle qui t’a envoyé. (…) Le poison est mort grâce aux paroles d’Isis la Grande, la Maîtresse des dieux, qui connaît Râ par son propre nom. » (…) Cela est écrit sur la main de celui qui est soumis à la piqûre et léché par l’homme. Il est fait de même sur un pansement de tissu fin.
(Lettres égyptiennes. Michel Dessoudeix. Actes sud 2025)